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SE DÉBARRASSER D'UNE RELATION TOXIQUE AVEC LA NOURRITURE : MODE D'EMPLOI 

SE DÉBARRASSER D'UNE RELATION TOXIQUE AVEC LA NOURRITURE : MODE D'EMPLOI
29 avril 2021
Catégorie : S'alimenter
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Si tu n’as jamais eu l’impression d’avoir une relation conflictuelle d’amour-haine avec la nourriture, cet article sera probablement barbant pour toi. Cependant, si comme moi (et des milliers d’autres femmes québécoises) tu as l’impression d’entretenir une relation toxique avec le contenu de ton assiette, ton poids sur la balance et ton apparence, tu vas peut-être vouloir poursuivre ta lecture…

 

Quand j’ai complètement laissé tomber les « diètes » strictes que j’avais l’habitude d’enchaîner les unes après les autres, j’ai reçu une avalanche de questions. La plus populaire d’entre elles était « Comment as-tu fait? » et ses autres variations :

 

« Comment faire pour arrêter de stresser avec la nourriture? »

« Comment faire pour arrêter de calculer et compter tes calories? »

« Comment faire pour manger de façon intuitive? »

« Comment faire pour continuer de perdre du poids en ne suivant plus de diète? »

« Comment faire pour trouver un équilibre et tout balancer? »

 

Réalistiquement, les réponses à ces questions varient grandement d’une personne à l’autre, mais pour moi, ce fût relativement facile à faire dû au fait que j’étais complètement au bout du rouleau physiquement et mentalement.

 

Fatiguée de me rendre malade à vouloir tout contrôler, de mon poids en passant par le nombre exacte de gramme de glucides que je consommais chaque jour. Épuisée de me sentir physiquement épuisée à force de me restreindre et de détester mon corps parce qu’il refusait de « progresser ». Incapable de me lever un matin de plus à me sentir suffoquée parce que mon budget calorique occupait tout l’espace dans ma tête.

 

Après des années à avoir tout essayé, en quête de LA méthode qui produirait le plus de résultats, à oublier ce que c’était de manger et de s’arrêter quand on n’a plus faim, ça été facile « d’abandonner ». Physiquement, je n’aurais pas pu continuer : soit je prenais la décision de mettre fin à mes déboires alimentaires et que je prenais le temps de réparer les pots cassés quant à ma relation toxique avec la nourriture…soit je sombrais plus profondément dans ce trouble.

 

Ma réponse est tellement simple qu’elle en est décevante. Mais je crois fondamentalement que tu ne devrais pas attendre « un signe » ou bien d’être « sauvée » pour arrêter d’avancer sur la route dangereuse que tu as empruntée. Ne demande pas à une inconnue sur Internet (aka moi) de te convaincre ; si tu sais DÉJÀ que tu devrais te guérir de ta relation toxique avec la nourriture, cette fois, prend les choses en main, fille!

Ceci étant dit, je veux que tu saches que d’abandonner les « diètes » et d’arrêter de stresser de façon obsessive avec la nourriture, ça peut être un SUCCÈS pour toi aussi. Le retour à l'équilibre est la destination.


ARRÊTER DE COMPTER LES CALORIES

Je pense que la première (et plus effrayante) étape à franchir pour entamer un détachement alimentaire, c’est d’arrêter de tout compter.

D’arrêter de compter les calories, particulièrement.

 

La chose qui a le PLUS d’influence sur ta composition corporelle, ton poids et tes performances, c’est l’apport énergétique fourni à ton corps (calories ingérées versus calories dépensées). Cependant, ça ne veut pas dire que tu devrais tout calculer en te basant sur ce que tu « crois » avoir besoin en termes de calories dans une journée. Ton corps est DÉJÀ équipé d’un mécanisme pour calibrer un équilibre entre l’entrée et la sortie des calories. Ça s’appelle le sentiment de faim et le sentiment de satiété.

 

Malheureusement, en étant sur un « budget » calorique strict, beaucoup de femmes ont de la difficulté à manger suffisamment pour être physiquement pleines mais ressentent la faim de façon quasi-constante. De façon contradictoire, il est aussi souvent difficile de s’arrêter de manger quelque chose de délicieux qu’on n’est pas « censé » manger parce qu’on ne sait reconnaître nos propres signaux de satiété.

 

Ce que j’ai réalisé au début, en arrêtant complètement de compter mes calories, c’est que je mangeais très peu. Mon appétit était bas, très bas. Malgré un poids élevé à l’époque et un niveau d’activité physique élevé, à force de dièter furieusement, mon corps avait ralenti mon métabolisme de façon à ce que je puisse me contenter de peu de calories. Ça c’était mauvais signe. La bonne nouvelle, c’est qu’en continuant de me foutre de mon apport calorique journalier et en mangeant à ma faim, tranquillement, je me suis mise à manger de plus en plus…tout en perdant de plus en plus de kilos !

 

Avant de crier « MIRACLE! », je veux te laisser savoir qu’il n’y a rien de magique dans ce qui s’est produit : mon corps a enfin eu le répit dont il avait besoin pour retrouver son équilibre. À force de nourrir mon corps plutôt que de l’affamer, mon métabolisme s’est accéléré et le poids s’est envolé. Il n’y a rien de complexe là-dedans : tu manges quand tu as faim, tu arrêtes quand tu es pleine.

Jusqu’à ce jour, ma plus grande réussite personnelle des derniers mois a été de reconnecter avec mon sentiment de faim et mes signaux de satiété ; de savoir exactement quand m’arrêter et de me permettre de manger quand j’avais faim, naturellement, sans effort et sans un once de culpabilité.


CESSER DE CATÉGORISER LES ALIMENTS

Les « bons » et les « mauvais » aliments, c’est un concept à oublier. Parce que bien franchement, dépendamment du style de « diète » que tu suis, la définition d’un aliment sain et d’un aliment interdit varie CONSTAMMENT :

 

-  La diète cétogène attribue le statut de démon incarné aux glucides et glorifie les gras.

- L’alimentation végane interdit les produits animaux mais favorise tout produit végétal, peu importe son apport en protéines, glucides ou lipides.

- La diète typique du genre « bodybuilding » incite à consommer de massives quantités de protéine, mais à limiter son apport en gras.

 

En conclusion, tout le monde a une opinion différente de ce qui est un « bon » ou un « mauvais » aliment, et on pourrait toutes passer des heures à s’argumenter pour trouver QUI a raison sans jamais réussir à s’accorder. Ça, ça signifie que ta propre vision de la nourriture devrait se baser sur les principes d’une diète populaire.

Non seulement catégoriser les aliments en deux clans m’a incité à devenir encore plus craintive à l’idée de tout simplement m-a-n-g-e-r, mais m’a aussi empêchée d’être attentive aux messages et signaux que mon corps m’envoyait.

 

Nos corps sont tous différents :

- Certaines d’entre nous ne peuvent tolérer les produits laitiers, alors que d’autres n’auront aucun problème à les digérer.

- Certaines ont besoin de beaucoup de protéines pour bâtir du muscle et gagner en force, alors que d’autres, pas autant.

- Certaines obtiennent de meilleurs résultats en priorisant les glucides et limitant les gras, alors que pour d’autres, c’est totalement l’inverse.

- Certains corps fonctionnent très bien sans viande, alors que d’autres en ont besoin pour maintenir leur niveau d’énergie et leur masse musculaire.

 

Abolir une relation malsaine avec la nourriture, ça commence par démocratiser tous les aliments. Cesser de craindre certains groupes ou bien de démoniser certaines catégories d’aliments est une étape cruciale. 


SUPPRIMER SES ATTENTES ET CHOISIR SES PRIORITÉS

Je ne veux pas péter la balloune de qui que ce soit ici, mais…tu ne peux pas tout avoir.

Tu VAS produire de superbes résultats en enterrant la hache de guerre suite à ton combat toxique avec la nourriture, mais tu ne peux pas avoir le corps musclé et découpé au couteau d’une compétitrice de fitness sans adopter le mode de vie et l’alimentation d’une bodybuilder. Je sais que la pression d’atteindre ce style de physique est ÉNORME, particulièrement dans le monde de l’entraînement, mais tu dois choisir ce qui est le plus important à tes yeux et pour ta santé.

Le plus ironique, c'est que pour la grande majorité des femmes, c'est en misant sur l'équilibre et en mettant un terme à l'obsession du contrôle alimentaire que leur corps finit par changer le plus esthétiquement. Parce que soudainement, ça n'est plus une corvée ou une tâche ardue (voir quasi-impossible) de bien s'alimenter : ça devient un MODE DE VIE.